Haut-Katanga : Déguerpie sans préavis, la Société Civile bénéficie l’accompagnement de l’autorité provinciale

Depuis le mercredi 25 mai 2022, la Société Civile du Haut-Katanga est déguerpie sans préavis. Tous les meubles des Bureaux sont entassés dans l’enceinte du siège, situé au croisement des avenues Kasavubu et Moero.

Ce jeudi 24 Mai, les membres des organisations de la société civile ont marché jusqu’au Gouvernorat du Haut-Katanga. Ces derniers, sont allés déposer leur mémorandum à l’Autorité Provinciale.

La société civile au Gouvernorat

Aussitôt arrivés, les marcheurs ont constitué une délégation qui a rencontré au nom de l’équipe l’autorité provinciale et son vice.
« Le Gouverneur Jacques Kyabula Katwe et son Vice Gouverneur nous ont accueilli. A l’issue de notre bref entretien, l’Autorité Provinciale nous a rassuré qu’il était déjà saisi et que le dossier n’est plus entre les mains de la société civile mais plutôt au niveau des autorités. Le Gouverneur nous a par la suite demandé de rester calme et d’attendre la solution en cours dans les heures qui suivent. » A dit Me Ghislain Kalwa Chulu, Coordonnateur Provincial du cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga.

Voici le contenu du mémorandum

Bien avant la marche qui est partie du siège de cadre de concertation de la société civile qui fait l’objet du déguerpissement, le Coordonnateur de la société civile a lu le mémorandum qui a été déposé à l’autorité provinciale.

« Nous, organisations membres de la société civile du Haut-Katanga, signataires du présent communiqué de presse, dénonçons avec la dernière énergie la énième tentative de spoliation du bâtiment de l’État, servant de siège Provincial de la société civile du Haut-Katanga par la succession Nsenga Mulimbi en complicité avec certains acteurs de l’appareil judiciaire. En effet, en exécution d’une mesure de déguerpissement forcé du parquet engagé par le procureur général de la République assisté par la police urbaine de Lubumbashi. L’escardon de la police urbaine de Lubumbashi avec une équipe des huissiers ont assiégé la parcelle. Surpris ce mercredi 25 mai 2022, sans être notifié, l’escadron mobile de la police conduit par le commissaire principal adjoint de la ville de Lubumbashi et une équipe d’huissiers du parquet prennent d’assaut nos bureaux sans nous brandir l’ordre de déguerpissement forcé avec une brutalité et une sauvagerie inqualifiable. » Peut-on lire dans ce document.

Ce mémorandum précise que « ces éléments de la police sans sens du professionnalisme ont chassé tout le monde, jetté tout nos biens dans la rue sans  aucun ménagement en bloquant toutes les portes d’accès. Quelques heures plus tard, ils vont recevoir un ordre de quitter le lieu après avoir cassé tous les biens et meubles en emportant quelques biens de valeur qu’ils ont dissimulé. »

La société civile rappelle à travers ce communiqué que cet immeuble a été attribué par l’Autorité Provinciale depuis 2013 et réhabilité par la Monusco, dont une salle construite par la même institution des Nations-Unies et équipée par des partenaires internationaux et par le Gouvernement Provincial. Quelques années plus tard, la famille Mulimbi Nsenga se présente comme propriétaire de l’immeuble et nous appelle à dégager le lieu, poursuit ledit document.

« Après investigations, cet immeuble demeure dans les patrimoines publics de l’état congolais et n’a jamais fait l’objet d’une désaffectation. Et la cheffe de Division Provinciale de l’habitat Haut-Katanga,  atteste avec document à l’appui que cet immeuble reste dans le domaine public de l’État et attribué comme siège de la société civile du Haut-Katanga. »

La société civile rappelle que toute désaffectation des immeubles faisant partie du patrimoine de l’État, requiert un arrêté interne Ministériel  de la justice et de garde sceaux, de l’urbanisme et Habitat enfin, des affaires foncières que la succession Mulimbi Nsenga, un ancien du parquet général de Lubumbashi est incapable de brandir.
Par la présente, nous  continuons à dénoncer les préjudices, le trouble de jouissance subis  ainsi que plusieurs biens cassés et volés et en appellons aux autorités congolaises et à chaque niveau de responsabilité de nous rétablir dans nos droits et réparer tous les préjudices occasionnés.

De ce qui précède, la société civile demande
au Président de la République de mettre fin aux pratiques de spoliation des immeubles de l’état en complicité avec certains acteurs politiques et judiciaires. De sanctionner conformément au pouvoir discrétionnaire lui reconnu par la constitution tous les magistrats impliqués dans cette mafia immobilière.

Au Ministère de la justice et garde sceaux :
De sanctionner tous les magistrats et les personnels judiciaires impliqués dans cette spoliation des immeubles de l’État et dans la mafia immobilière ayant élu domicile dans l’appareil judiciaire congolais.

Au Ministère de l’Urbanisme et Habitat,
De mettre sur pieds une commission d’enquête mixte afin de répertorier tous les immeubles de l’État et de les protéger face aux prédateurs de tous ordres.

Au gouverneur de la province du Haut-Katanga :
De veiller à la sécurisation et protection de tous le patrimoine de l’État en province.

A l’assemblée provinciale du Haut-Katanga :
D’initier une commission parlementaire afin de répertorier tous les patrimoines de l’État en province ainsi lutter contre la mafia immobilière qui a élu domicile dans le Haut-Katanga.

Aux organisations de la société civile du Haut-Katanga :
De rester vigilantes et se mobiliser contre toutes les violations de Droit de l’homme et contre toutes les spoliations des immeubles de l’État et autres pratiques de violation de la loi en province, de protéger le siège, cadre de concertation de la société civile attribué de Droit.

Demester Maloba

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