Politique : Dénis Mukwege, un caillou dans la chaussure de Tshisekedi

Le prix Nobel de la paix Dénis Mukwege est-il devenu un paria pour l’actuel système politique congolais ? C’est en tout cas l’impression. Adulé par ses compatriotes pour les loyaux services rendus aux femmes victimes de violences sexuelles dans le Sud-Kivu, l’homme de Panzi s’érige peu peu en parfait opposant du régime Tshisekedi. La position parallèle du Docteur Denis Mukwege dans l’analyse de décisions du gouvernement congolais dérangerait considérablement la quiétude à la Cité de l’Union Africaine. Le professionnel de santé n’hésite surtout pas à montrer son mécontentement chaque fois que les orientations gouvernementales ne rencontrent pas ses aspirations d’un Congo en paix.

Les positions drastiques de Mukwege

De Kinshasa à Washington en passant par Berlin, Dénis Mukwege s’est sculpté la réputation du « fervent défenseur de la paix en République Démocratique du Congo ». Conscient des enjeux sécuritaires auxquels font fasse les fils et filles du Congo, le promoteur de la Fondation Panzi a toujours réveillé l’opinion nationale et internationale sur la question de multiples tueries à l’Est de la RDC.

Concernant le déploiement du contingent Burundais de l’AEC, l’analyse du docteur a été froide et poignante : « Le déploiement du contingent Burundais de EAC démontre l’échec de la diplomatie Congolaise. Une humiliation de plus pour notre Nation. Mettons fin à l’externalisation de la sécurité par des Etats déstabilisateurs et œuvrons à la réforme de notre armée pour la rendre professionnelle et opérationnelle ». Une posture qui ne pouvait plaire au gouvernement d’autant plus que ce contingent était venu avec la permission de ce dernier. De plus, ces positions deviennent un problème pour le gouvernement congolais lorsque Denis Mukwege pointe du doigt des hautes institutions du monde.

« Le Gouvernement de la RDC doit urgemment réformer le secteur de la sécurité, seule solution durable à la sécurisation et à la pacification. Nous ne pouvons compter éternellement sur l’assistance de l’ONU ni une politique d’externalisation de notre sécurité nationale par des Etats tiers », disait-il après la sortie du rapport des experts de l’ONU sur l’implication Rwandaise dans la guerre à l’Est.

Selon les recherches entreprises, il est difficile pour l’actuel régime d’embrasser Mukwege tant que ses activités tendent à tordre la définition des actions gouvernementales. Sans atermoiement aucun, l’homme déclarait que « le déploiement d’une Force régionale de la AEC ressemblait à une chronique d’un chaos annoncé ». Pour lui, « il fallait prioriser une profonde réforme du secteur de la sécurité, donner les moyens aux FARDC et maximiser les potentialités de la rés. 2612 fixant le mandat de la MONUSCO, ndlr ».

A l’en croire, l’État congolais n’aménagerait pas assez d’efforts dans la lutte contre le M23 et les autres groupes armés existants. Le Docteur dénonce le laxisme de l’exécutif congolais dans la mise en œuvre d’une politique sécuritaire habile.

La raison de l’acharnement du gouvernement contre Denis Mukwege

Devenu le chouchou de plusieurs couches sociales, Mukwege pèserait bien plus que certains politiciens du premier rang en République Démocratique du Congo. De ce fait, ce poids social devient efficace pour prétendre être un candidat sérieux lors de la présidentielle de 2023. Néanmoins, l’homme de Panzi peut compter sur les différents groupes sociaux qui l’annoncent déjà candidat pour la course vers la magistrature suprême lors du prochain rendez-vous électoral.

Le Quartier Général de l’UDPS voit en Mukwege le prochain Ernesto Che Guevara. La montée en puissance du médecin fait tant peur au regard de sa crédibilité sur le plan international et du soutien qu’il peut recevoir en retour si seulement il s’arme pour la grande bataille électorale.

D’après les informations parvenues à notre rédaction, professeurs, étudiants et autres membres impliqués dans l’organisation de la conférence avortée de Denis Mukwege à Kisangani sont menacés de sanction disciplinaire par l’institution. En sachant l’enthousiasme qui entourait l’organisation de cet événement, les membres d’organisation s’interrogeant sur ce changement brusque et brutal.

G.R Iyabel

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