Plusieurs travaux en cours, mais peu d’infrastructures seulement quasi prêtes, multiples descentes des officiels sur les chantiers, discours pour rassurer l’opinion nationale et internationale, à deux mois de 9es jeux de la francophonie, le Congo est-il réellement prêt ? Pas encore pour le moment, mais le sera-t-il au 28 juillet 2023, date prévue pour le démarrage des jeux ? Des doutes subsistent, et subsisteront jusqu’à la fin…
Pour commencer, utile de rappeler que ces jeux étaient prévus l’année dernière, mais les autorités congolaises ont pu solliciter et obtenir de l’OIF (Organisation Internationale de Francophonie) le report à cette année. À l’époque, l’année dernière justement, rien n’était prêt. Tous les travaux à l’arrêt, le Stade Tata Raphaël, pourtant fermé depuis plusieurs mois, ressemblait encore à un vestige de la première guerre mondiale, les homes de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) rebutaient les regards des passants… Aujourd’hui, l’on voit toutes les infrastructures recevoir une couche de jouvence. Certaines sont prêtes, d’autres en phase de finissage, d’autres encore en retard par rapport à la planification.
La peur du fiasco grandit
Et si au J-j la RDC n’est pas prête ? Ce n’est pas un souhait mais une interrogation qui triture même la cervelle des autorités congolaises. Les nombreuses visites effectuées par le Premier Ministre et les membres du gouvernement sur les sites couplées aux perpétuelles sorties médiatiques de Patrick Muyaya conjuguent publiquement le manque de sérénité dans le chef des organisateurs. La peur de faire un fiasco est là. Le peuple congolais, pris dans ses priorités sociales, n’a pas d’yeux pour ces jeux, et d’ailleurs, il ne s’est jamais fait pas du mouron sur l’évolution rigide des travaux. Plutôt, les autorités se battre contre elles-mêmes pour rassurer un peuple qui n’a rien demandé.
Les homes de l’UNIKIN, qui pour beaucoup, sont déjà prêts à voir les images publiées, ne le sont pas encore, totalement. De derniers travaux doivent s’y effectuer. Il faut dire que c’est le seul site dont l’État se satisfait de l’avancement des travaux. Le Stade Tata Raphaël constitue en ce moment l’une de plus grosses inquiétudes, à côté de l’arène de basketball, volleyball, handball… en pleine construction en annexe du Complexe Omnisports Stade des Martyrs. Il s’agit en effet, de l’ancien Stadium de basketball qui subit une modification pour répondre aux normes. Les travaux vont bon train selon le constat fait par notre rédaction, mais le temps qui nous sépare du lancement des jeux laisse planer les incertitudes. _« Il faut donner un coup d’accélérateur sur différents chantiers pour nous rassurer que les prestataires soient dans le délai »_ disait le porte-parole du gouvernement en mars dernier après avoir fait le constat de l’avancée des travaux.
Pour revenir au stade Tata Raphaël, beaucoup de choses restent à faire ; la pose de pelouse et sa certification, les sièges, l’éclairage, les vestiaires… Rien ne rassure que tout ça sera prête avant le 28 juillet, sauf exploit des ouvriers commis à ces travaux. Les installations de l’Académie Ujana devront normalement être demandées, mais elles ne serviront que de cadre pour l’entraînement et la récupération des équipes.
Et la préparation des athlètes ?
Être prêts avec d’infrastructures est une bonne chose, mais préparer aussi les athlètes pour bien défendre les couleurs du pays à ces jeux ne doit pas passer au second plan. Pour le moment, les autorités congolaises sont pressées par le temps par le temps qu’elles en oublient de préparer les athlètes. À deux mois de cette compétition multidisciplinaire, rien ne se murmure dans les couloirs de l’immeuble Mongala au sujet des équipes et athlètes (toutes disciplines confondues). On attend le dernier moment pour sortir l’argent et espérer les médailles d’or après, pour la simple raison « qu’on joue chez nous ».
Isaac-Robert B