Peut-on se permettre de dire que le feuilleton judiciaire 100 jours avait l’allure d’une pièce de théâtre savamment mijoté et revêtait un caractère purement insolite? L’homme qui souffle à l’oreille du magistrat suprême doit chauffer le banc des accusés pour un prétendu et pompeux détournement des fonds du tristement célèbre projet de 100 jours du chef de l’Etat dans sa sphère infrastructures.
Un procès à la poudre de perlimpinpin
Si pour certains, ce procès semble être un spot publicitaire de l’Etat de droit, pour d’autres, ce n’est qu’une politique confectionnée dans le ridicule but non seulement de poser une pierre tombale sur les ambitions politiques du meilleur élève de Lula Dasilva mais aussi un stérilet injecté dans les termes de l’accord de Nairobi signé entre l’UDPS et l’UNC.
Au premier degré devant le Tribunal de Grande Instance de Matete, l’appareil judiciaire a été mis à l’épreuve, seul face au miroir de sa conscience condamné à ne céder qu’aux saints caprices de la justice. L’arrogance des montants détournés suffit pour offrir asile à la haine contre Vital, la justice va-t-elle se comporter en un hôpital des droits malades?
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La messe est inachevée
L’organe poursuivant a le divin devoir de prouver qu’il tient la bonne proie en comptant sur l’accusation des avocats de la République. L’épée de Damoclès prend plaisir à élire domicile sur la tête de Vital.
Les signes vitaux de son innocence perdent espoir, la messe est dite. Après des joutes oratoires, il écope de 20 ans de réclusions. Si l’UNC s’est constituée porte-parole du silence et de la déception voisine du découragement, certains militants fertiles à une haine injustifiée jubilent l’apparition des premières règles de l’Etat de droit, perceptible en liesse, exprimant leur joie après la très souhaitée condamnation de l’enfant terrible de Walungu.
Mécontent de la décision, il interjette appel à la cour de la même juridiction, Vital doit vider son carquois d’arguments afin de vivifier son innocence, il en va de sa vie politique et du battement cardiaque de l’UNC. Rien ne change au degré d’appel, Kamerhe se heurte sur la magnanimité du juge d’appel qui adoucit la peine de 20 ans à 13 ans de servitude pénale. La déception garde sa vigueur juvénile, Vital postule pour un pourvoi en cassation, les moyens soulevés devant le juge de cassation sont tellement séduisants et finissent par s’attirer la sympathie de la loi.
L’atmosphère est brumeuse
L’arrêt de Matete est donc cassé et est obligé de restatuer sur les mérites de l’appel avec une composition autrement constituée. L’attention de tout un peuple avide de savoir est braquée sur la cour d’appel de Matete, le suspense perdure. Un essaim de partisans haïssant Vital bourdonne en attendant du miel de la justice en excluant toute éventualité de vinaigre.
Contre toute attente, Kamerhe en sort totalement blanchi, son casier judiciaire recouvre sa virginité, rien ne l’empêchera à tenter une aventure présidentielle aux prochaines élections. Une injustice de palais se meurt dans un autre palais, ce sont des libations à l’UNC, le prétendu mort est plus qu’en vie. La déception a ses caprices que la raison n’a pas.
La météo électorale prévoit donc séismes, tempêtes et précipitations.
Demain sera plus qu’éloquent.
FRANCIS NOEL KISULA