Lors de sa récente visite à Goma, le président du Sénat, Modeste Bahati, a, sans tergiverser, pointé du doigt la MONUSCO, la qualifiant d’inutile sur le territoire congolais. Selon lui, elle n’a en rien contribué au rétablissement de la paix et la sécurité en RDC.
Déclarations fortes qui seront quelques heures après, fait déclencheur d’une exaspération généralisée à Goma, et d’un rejet complet de la population vis-à-vis de la force onusienne.
«… Tout est clair que le complot est total. Voilà pourquoi nous devons nous assumer. Nous nous posons même la question de savoir si ça vaut la peine de continuer à garder la MONUSCO sur notre territoire. Vingt mille personnes qui sont là depuis plus de 22 ans et on a pas la paix. Je pense qu’il est grand temps que nous-mêmes, puissions nous assumer » avait déclaré le professeur Bahati Lukwebo le 16 juillet dernier, à Goma.
C’est seulement 9 jours après ces propos que la population de Goma, survoltée, s’en est prise au siège de la MONUSCO, brûlant véhicules, insignes et plusieurs biens appartenant aux casques bleus onusiens. Plusieurs analystes politiques accusent le président de l’AFDC d’être la base d’une crise dont il n’a peut-être pas mesuré les conséquences. Car il est impossible d’établir lien son message et ce qui sévit dans le Nord-Kivu actuellement.
À l’heure qu’il est, les conséquences de ces manifestations sont sans appel. Au moins 5 morts et une cinquantaine des blessés à Goma, 10 morts et plusieurs blessés graves à Butembo. Le gouvernement a appelé au calme, et à la retenue, tandis que la population du Nord-Kivu ne l’entend pas de cette oreille. Elle veut le retrait de la MONUSCO du territoire congolais sans aucune forme de procès.
Isaac-Robert B