L’administration publique en RDC fait face à d’énormes défis de structuration. La mission de l’inspection générale des finances (IGF) recense des incongruités accablantes sur le fichier de la paie des agents et fonctionnaires de l’État. Des anomalies qui vont des incohérences des numéros matricules aux agents doubles, ayant des incidences sur le trésor public.
Devant les responsables de la paie des FARDC, de la Police Nationale Congolaise, du SECOPE et des secrétaires généraux de l’administration publique, la gendarmerie des finances au pays a présenté le rapport d’audit de sa mission avec des faits saillants :
– 145.604 Agents payés disposant des numéros matricules incorrects, fantaisistes et fabriqués pour le besoin de la paie
– 53.328 Agents disposent à eux seuls plus d’un numéro matricule dans le fichier avec le même nom
– 43.725 Agents payés sans que leurs noms ne figurent sur les listes déclaratives provenant de leurs services d’origine
– 93.356 Agents qui partagent un même numéro matricule avec d’autres agents également payés
– 961 Agents chargés du traitement de la paie se retrouvent sur les listes de paie de plusieurs ministères. Plusieurs d’entre-eux sur plus de 15 listes de paie. Ces agents sont également impliqués dans le réseau maffieux dont le dossier sera transmis aux instances judiciaires.
Pour l’IGF, ces irrégularités causent un manque à gagner mensuel au Trésor Public à hauteur de CDF 148.999.749.440,95 par mois. Énorme ! L’inspection générale des finances est instruite d’effectuer un sérieux travail de nettoyage du fichier des effectifs des Agents de l’État pour ainsi réparer tous ces manquements graves.
Ernesto Che Ibrahim