Située en territoire de Rutshuru, la cité de Bunagana dans l’Est de République Démocratique Congo est depuis quelques jours entre les mains des rebelles du mouvement du 23 Mars « M23 ». Le gouvernement congolais dans ses positions, a accusé le Rwanda d’être le véritable instigateur de cette attaque qui vise selon lui, à asphyxier l’économie de la ville de Goma. Cet état de chose révolte la population de plusieurs localités. La tension monte tous les jours et la détermination devient rude, les Congolais dans leur majorité ne veulent qu’en découdre avec cet ennemi (Rwanda ndlr) qui pour la énième fois tente comme en 2012 de déstabiliser cette cité frontalière stratégique en matière de commerce extérieur de la RDC.
*Première prise de parole de Paul Kagame depuis le début des tensions*
La prise de Bunagana par les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda est le détonateur de tout, les tensions entre la RDC et le Rwanda exacerbent. Les accusations portées contre le Rwanda sont perçues différemment dans la classe politique ainsi que dans l’opinion internationale. Mais de l’autre côté des berges du lac Kivu, le virevoltant, Paul Kagame a son approche qui diverge avec tout ce qui se raconte autour de cette agression du Rwanda contre la RDC. Dans une conversation accordée à Blomberg il y a peu, lors du Qatar Economic Forum, le leader Rwandais a cassé la baraque et s’est exprimé sans atermoiements sur cette question épineuse qui fait écho dans le monde entier. Le président rwandais, Paul Kagame, accuse Félix Tshisekedi d’ignorer « les vrais problèmes » qui menacent les relations entre les pays voisins, notamment l’incapacité de Kinshasa à étouffer la rébellion interne pendant qu’il se profile une nouvelle guerre dans la région des grands lacs. Au cours des dernières, semaines on a vu les deux présidents faire un jeu de ping-pong, les deux se sont accusés d’avoir attisé ce conflit qui était peu envisageable dans la mesure où le président congolais a désigné contre toute attente le Rwanda comme un partenaire « privilégié » de la RDC. Tshisekedi accuse le Rwanda de soutenir les rebelles contre son système. Le Rwanda nie ces allégations et s’est permis sans surprise de mettre en garde le Congo contre le fait de tirer sur son territoire sous prétexte de poursuivre des éventuelles rebelles.
De la fratrie à la fuite des responsabilités, Kagame y va sans gants
Au cours de cet entretien, Paul Kagame dit: « … les FARDC, FDLR et la MONUSCO travaillent ensembles… » À lui de s’interroger comment une mission des Nations-Unies peut-elle travailler avec des génocidaires, faisant allusion aux FDLR.
En observant ces allégations de Kagame, Félix Tshisekedi n’avait-il pas amené l’eau au moulin de Kagame quand il affirmait dans une sortie médiatique récente que certains officiers congolais lui auraient proposé de composer avec d’autres groupes armés pour en finir avec le M23 ? Cet argument est sans nulle doute l’arme dont s’est servi Kagame au sein de la communauté internationale pour exercer sa capacité de nuisance en RDC.
Les accusations de soutien du Rwanda au M23 n’ont échappé au crible vibrant de Paul Kagame qui affirme avoir parlé plusieurs fois avec Félix Tshisekedi, il considère que ces accusations sont « une fuite des responsabilités en tant que chef de l’État ». Abordant dans le même ordre, il dit avoir parlé à plusieurs reprises avec Félix Tshisekedi et que des pistes des solutions étaient déjà trouvées. Seulement pour des raisons qu’il ne comprend pas, dans la matérialisation, le président congolais a toujours pris d’autres orientations que celles prévues initialement. « Le président Tshisekedi a signé des accords mais l’implémentation pose problème. Il a choisi une autre direction et je ne comprends plus rien » dixit Kagame. Est-ce donc cette volte-face redondant de Félix Tshisekedi qui coûte à la RDC une nouvelle guerre ?
Des accords qui donnent naissance aux guerres, à quand la fin de cette musique ?
Les autorités de la RDC ont en tout début de cette législature, signé des accords avec le Rwanda. Lisons le point 12 de ce document où il est dit clairement : « Sélection et orientation des ex-M23 éligibles dans les FARDC ou dans le corps des gardes parcs ». Signé le 28 Octobre 2019 par la RDC, le Rwanda et l’ex-M23. Dans ce flou, il ressort clairement que le Rwanda dans sa « ruse » a entraîné la RDC dans un deal où il était le seul gagnant. Car depuis 2019, une compétition inutile des pays voisins s’est créée. D’abord lorsque le gouvernement autorise l’entrée des forces spéciales des RDF, des forces Burundaises et UPDF en terre congolaise. En suite, la signature des plusieurs autres accords avec le M23 qui n’ont jamais connu un aboutissement. C’est notamment l’intégration de ces « rebelles » dans le corps des gardes des parcs nationaux pour faciliter l’exfiltration des matières premières de la RDC vers le Rwanda.
Considérant tout ce qui précède, des questions méritent d’être posées : Qu’est-ce qui est donc arrivé pour signer des documents d’un tel acabit ?À quand date la dernière attaque des FDLR sur le sol Rwandais ? Malgré les avantages tirés de tous ces accords, le Rwanda voulait encore plus?
- Bien, disons, à quand la fin de cette musique ?
Golden Kalala Katumba