Depuis le mardi 07 juin, l’actualité congolaise est dominée par l’arrivée du roi des Belges à Kinshasa. Une mobilisation tous azimuts est constatée ; des avenues rafistolées en passant par les affiches et campagnes publicitaires, rien n’a été négligé pour accueillir le neveu du roi Baudouin. Il nait entre les lignes de cette organisation exceptionnelle, une sorte d’espoir dans l’opinion congolaise, qui s’imagine que le roi Philipe aurait apporté avec lui un petit panier remplie de solutions aux problèmes congolais. C’est ainsi que votre rédaction trouve utile de rappeler les bornes limitant le tout petit pouvoir du septième roi des Belges.
La constitution belge ne tergiverse pas quant au rôle du roi ; il règne mais ne gouverne pas, lourd plus qu’un simple jeu de mot, cette fondation constitutionnelle expose le costume de figurant que doit enfiler sa majesté malgré la sacralisation de sa couronne. Dans son règne, certaines attributions lui sont néanmoins reconnues.
Former les gouvernements
Il ne désigne pas les ministres mais peut choisir la personnalité qui se chargera de former un nouveau cabinet ministériel ; le formateur. De nos jours, il désigne une perdonne préalablement indexée par le parti qui a gagné les élections.
Le droit de battre monnaie
Depuis les temps anciens, dans les royaumes européens, seuls les rois pouvaient battre monnaie. Mais avec l’apparition de l’Euro, la Belgique n’a plus sa propre monnaie, ce pouvoir est donc dormant.
Le chef des armées
Un autre titre pompeux au contenu creux car depuis les années 1945 ; le roi ne peut prendre aucune décision sans l’aval du ministre de la Défense.
Le garant de l’unité du pays
Si plusieurs estiment que c’est le rôle principal du roi des Belges : garantir l’unité nationale. Pour notre part, nous soutenons que cette tâche est une succession de sept échecs correspondants aux sept royautés puisque wallons et flamands n’ont jamais fumé le calumet de la paix
Il signe des lois
Le roi des belge peut promulguer des lois déjà traitées au parlement. Ceci lui donne aussi le droit de les bloquer mais cette deuxième possibilité ne pèse face au conseil des ministres. L’exemple que l’histoire retiendra est celui du roi Baudouin qui refusa de promulguer la loi sur l’avortement en 1990. Les ministres avaient déclarer le roi « incapable de régner ». La loi fut promulguée avant de remettre le roi en place 2 jours plus tard. Faiblesse
Dissoudre les 2 chambres sans condition
Ça c’était avant le 05 mai 1993, car la reforme de l’État de 1994 a soumis la dissolution des chambres uniquement dans des cas précisés dans l’article 46 de la constitution.
Ci-dessus, sont les principaux rôles qu’exerce un roi des Belges. Il est aussi d’autre droit que nous épargnons à votre lecture, par exemple celui de refuser ou d’accepter la démission d’un ministre, le droit de parrainer chaque 7e garçon d’une famille ; Etc.
Ainsi, la surestimation accordée à sa personne doit laisser place aux fortes limites attachées à sa personnalité du fait que dans la moule politique belge et internationale, le roi n’est qu’un simple personnage.
Arsène Kayumba Bustany