Impossible de cacher les frictions qui minent actuellement les relations entre la MONUSCO et le Gouvernement congolais. Les conséquences des manifestations dans le Grand-Kivu, couplées aux déboires des casques bleus à Kasindi (Nord Kivu) ont déclenché une crise sans précédent. L’État congolais semble perdre patience face aux dérives de la mission onusienne. Julien Paluku, ministre de l’industrie et ancien gouverneur de la province du Nord-Kivu n’y est pas allé par quatre chemins, pour dénoncer l’incapacité de la MONUSCO à ramener la paix en RDC.
Alors que le Gouvernement a été instruit par le Président de la République de revoir le processus du retrait de la MONUSCO du territoire congolais, Julien Paluku Kahongya pense qu’il ne faudrait plus tirer les choses en longueur. « Avec ce qui s’est passé, on doit s’asseoir pour dire que 2024 n’est plus le cap. On doit définir un nouveau cap » a déclaré le ministre de l’industrie lors du briefing avec la presse, qu’anime usuellement Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement.
Julien Paluku a, en outre, fait savoir que « le gouvernement se prépare pour que la sortie de la Monusco ne constitue pas un chaos ». Aussi a-t-il ajouté : *« Il ne faut pas que demain ceux qui seront partis se justifient en disant qu’on avait demandé qu’ils partent et voilà les conséquences ».
Plus de 20 ans depuis son arrivée en République Démocratique du Congo, l’on peut aujourd’hui conclure à l’unanimité que, la MONUSCO a failli à sa mission. La persistance de la guerre à l’Est du pays est un signe très révélateur de son inaction, voire de sa complicité, comme l’accusent plusieurs Congolais. Même aux yeux du Gouvernement, la mission onusienne semble ne pas avoir sa toute crédibilité, son porte-parole expulsé. Julien Paluku doute plus que jamais de l’importance des casques bleus sur le territoire Congolais. « Tous les pays du monde n’ont pas eu besoin de la MONUSCO pour exister » a lâché l’ancien gouverneur du Nord-Kivu.
Isaac-Robert B